On se pose

Une constante.

Cette envie de vivre librement chaque étape, chaque instant, chaque seconde de ma vie. Je ne comprends pas bien pourquoi, mais quand j'exprime cette volonté souvent on me regarde sans expression, parfois on rit. Je me souviens parfaitement de cette soirée où j'ai dit clairement que mon objectif dans la vie était d'être libre de vivre la vie que j'entendais. C'est mon seul plan de carrière. Je peux faire toute sorte de choses, je me fous des étiquettes, du prestige, du salaire, je m'en fous mais alors c'est impressionnant. Ce que je veux faire dans la vie (et ce que j'arrive à faire à peu près d'ailleurs) c'est être heureuse, et être libre. Changer d'avis, de job, de ville, de fringues, de style, de coupe de cheveux, de déco, de moyen de locomotion. 

On me dit qu'être libre a un prix. Merci j'ai vu. Ne pas suivre la norme coûte plus cher que de rentrer dans le rang c'est certain. Manger un hamburger coûte moins cher que de manger des aliments sains et biologiques et se soigner de manière "douce" coûte plus cher que d'avaler des cachets fabriqués pour nous rendre plus fragiles. Changer d'entreprise ou de métier dans notre pays nous fait passer pour des gens instables. Ne pas acheter de maison et ne pas vivre en couple, ne pas avoir d'enfants passé "un certain âge" que j'ai dépassé, ne pas se "poser" c'est mal. Se poser, tiens parlons-en. Quand l'oiseau, ou l'avion se posent tiens, restent-ils cloués au sol? Je ne crois pas non. Ils se reposent, prennent le temps qu'il leur faut pour repartir de plus belle.

Alors alors, pourquoi nous juger? Je dis nous parce que dernièrement j'ai eu la preuve vivante que je n'étais pas seule à être viscéralement attachée à la liberté. Non, ne pas vouloir choisir n'est pas un manque de maturité. On ne doit pas obligatoirement souffrir pour sembler mature aux yeux de la société. Je hais les cages dans lesquelles on essaie de nous faire rentrer sous prétexte de "normalité". Pourquoi juste ne pas nous....foutre la paix? On n'empêche personne de rester enfermé! Mais qu'on ne nous empêche pas de vouloir être libre!

Libre, ce n'est pas irrespectueux, violent, anarchique. Libre c'est juste paisible et content d'être là, d'avoir la chance d'être en vie. De savourer le bonheur d'avoir plusieurs options sans se fermer les portes de l'esprit, de pouvoir aller dans la direction que l'on souhaite emprunter sans risquer de ne plus JAMAIS bifurquer. 

Je suis bien entendu un exemple de refus de choix. On pourrait croire l'inverse, puisqu'on m'a vu prendre des décisions parfois "osées", "couillues" m'a-t-on dit, comme s'il fallait être un homme pour avoir le droit de prendre ces décisions en temps normal. Je n'ai fait que ce que mon corps m'ordonnait: rester en vie. Et c'est ce que je fais, tous les jours. Je reste en vie, pas juste un coeur qui bat non. Je vis, je vois, j'entends, j'éprouve des émotions. Et si cela sous-entend bouger, sortir de cet espèce d'enfermement statique dans lequel je me sens parfois mourir, alors je bouge, je change, je rebondis.

Ceci ne veut pas dire que je ne me "pose" pas. Je me pose. Mais juste le temps qu'il faut. Avant de repartir vers d'autres horizons. Quand on m'a comparé à une étoile filante, j'ai bien aimé, c'est flatteur, j'aimerais vraiment apporter de la lumière, de la chaleur, du réconfort là où je passe, je m'y emploie et j'espère toujours réussir à le faire.

Donc être libre, c'est ne pas juger, c'est écouter, observer, regarder, prendre soin, être bienveillant, être là si besoin et s'effacer quand il est temps. Je travaille pour éliminer les chaînes, dans une société étriquée où l'on se sent de plus en plus étouffé par la bien-pensance et l'obligation de se taire. Je ne suis pas révolutionnaire au sens violent du terme, mais juste, un truc, un seul que je veux garder précieusement: la liberté.

Ceci ne veut pas dire que je n'aime pas, j'aime absolument, quand mes yeux eux aussi se posent mon coeur bondit de joie. Je n'oublie pas les gens que j'aime, même longtemps après qu'ils aient disparu du paysage, je continue d'aimer quand le lien est rompu. J'y peux rien, j'aime les gens que voulez-vous que je vous dise. Mais j'ai peur d'étouffer l'autre, par respect je prends l'air, je reste en suspension....this is the point. Ceci ne veut pas dire que je ne souhaite pas élever des enfants, ils risquent juste d'aimer très fort et de vouloir vivre dans le vent, les livres et la joie quoi. Sommes-nous dans le bon monde pour ça?

Pas parfait ni idyllique, mon monde est juste celui que je crée. Je n'ai rien à vendre ou à enseigner., je ne suis ni gourou ni magicienne Je voudrais juste être libre, et aider les gens qui me ressemblent à couper les filets qui les entravent. Mais sans faire de bruit, sans violence, juste comme un oiseau, un papillon, un colibri. Je me pose, je fais ma part, je me repose et je repars. Un mois, un an, un jour, une heure. Chacun son mode d'emploi, celui-là c'est le mien. 

Maintenant si vous voulez vous envoler vous aussi, reprendre votre envol et butiner, et que ça vous rend heureux, ou que vous préférez rester au sol, pour des raisons qui vous sont propres (et qui ne se transforment pas en excuses) croisons nos vies de temps en temps :) 

Je vous embrasse.



Commentaires

Articles les plus consultés